Discours de Laurent Wauquiez au Mont Mezenc 2024
Merci, merci à tous, merci d’être venus, d’être là et d’apporter votre énergie.
C’est un immense plaisir pour moi de vous accueillir au Mézenc.
Alors oui, vous êtes très nombreux cette année. Et c’est évidemment un signe : le signe de notre envie de nous rassembler, le signe de notre besoin de nous retrouver, le signe de notre volonté de reconstruire. Après les épreuves traversées, que chacun ait tenu à être présent, c’est le symbole très fort de notre esprit d’équipe.
Il y a ici les amis de Haute-Loire, il y a les fidèles de toute la Région, il y a les militants, il y a nos élus locaux, il y a nos parlementaires, il y a nos sénateurs - je suis si reconnaissant du travail commun -, il y a nos députés et je voudrais que vous les applaudissiez, eux qui ont été élus sur nos convictions sans jamais rien lâcher.
Et puis, je voudrais faire deux remerciements personnels, Annie Genevard d’abord avec son tempérament droit et courageux qui a veillé sur notre famille politique et avec laquelle j’ai toujours tant partagé. Merci Annie. Et bien sûr Bruno Retailleau. Bruno, tu le sais, c’est un plaisir de travailler ensemble dans cette confiance et cette détermination que nous avons trouvées tous les deux, nos deux groupes travaillant côte à côte. C’est la première fois que tu viens et je suis très sensible à ta présence et ton amitié.
Vendredi, nous étions tous les trois à l’Elysée soudés et parlant d’une même voix.
Et puis, je ne veux pas oublier Charlotte, sans laquelle je ne suis rien, son regard, sa présence, son soutien me guident et me donnent ma force … Nous nous connaissons depuis que nous avons seize ans et elle est ma plus grande joie.
Je vous regarde aujourd’hui, tant de visages familiers … et tant de nouveaux visages. Je vous regarde et je vois une équipe, incarnant ce rassemblement dont la droite a besoin, Je vous regarde et je sens cette rage du cœur sur laquelle se bâtissent les grandes aventures collectives.
Alors vous le savez, ce lieu compte beaucoup pour moi. A la fin de chaque été, c’était un rituel avec maman : nous faisions l’ascension du Mézenc. J’étais tout jeune et j’avais l’impression de gravir le Mont Blanc. Bon, avec le recul, je dois bien admettre que ce n’est pas la montagne la plus impressionnante de France, mais c’est la mienne, elle me parle et je l’aime.
J’aime sa silhouette apaisante, dominée par la croix de Peccata. J’aime le fait qu’ici il y ait à la fois la terre et l’horizon, les racines et le ciel. Que tout soit à la fois grand et apaisant. Comme Pompidou aimait à le dire, je crois à cette politique de l’enracinement qui peut d’autant mieux regarder vers l’avenir qu’elle s’ancre dans une histoire et un paysage.
Et vous êtes ici aux confins de l’Ardèche et de la Haute-Loire, au coeur d’Auvergne-Rhône-Alpes !
Au moment où je choisis de passer le témoin dans notre région, je veux remercier toute mon équipe.
Je suis fier qu’avec eux on ait défendu l’industrie française et attiré la moitié des projets de relocalisation de notre pays, je suis fier que nous ayons un des plus bas taux de chômage de France, que nous ayons traité avec le même respect nos grandes villes comme nos plus petits villages, défendu à la fois des grands groupes comme Michelin et soutenu nos artisans ou nos agriculteurs avec la préférence locale, que notre politique ait le souci constant d’encourager ceux qui se donnent du mal comme ces bourses au mérite pour les bacheliers mentions très bien, je suis fier que l’on soit l’un des seuls territoires où l’insécurité dans les trains et les gares aient baissé, que nous ayons réduit le poids de la dette et baissé les impôts et les taxes, tout en défendant nos services publics comme nos hôpitaux de proximité. Et je suis fier que nous ayons gagné la candidature aux Jeux olympiques d’hiver Alpes Françaises 2030 !
Cela montre tout simplement le chemin de ce que pourrait être une France des Régions heureuses, où tout ne se décide pas d’en haut. Je ne crois pas à la politique faite par des élus déconnectés, qui n’ont jamais exercé de mandats locaux et qui croient que la politique se fait sur tik tok à coup de punchlines. Je crois que dans la vie il faut faire ses preuves, échouer, corriger, apprendre, repartir.
Mes amis, arrêtons-nous d’abord pour regarder la situation du pays. Que nous enseignent les élections législatives ? Le résultat confus de ce scrutin est celui d’un triple rejet. Un rejet de l’impuissance du « en même temps ». Un rejet de l’extrême-gauche reniant les principes de la République. Un rejet du Rassemblement national et de son manque de crédibilité pour gouverner le pays. C’est la réalité : les Français n’ont accordé de majorité à personne. Et je pense que derrière ce vote il y a une attente, l’attente qu’on leur propose autre chose. C’est notre responsabilité de porter ce chemin d’avenir. Et je voudrais vous parler de notre cap pour les mois à venir.
Le danger de la France insoumise
D’abord, il faut protéger notre pays. Et je vais le dire d’emblée, la France insoumise est aujourd’hui le plus grand danger politique pour notre pays. Comment qualifier autrement un parti qui prône la haine de la police, qui a rompu avec la laïcité pour pactiser avec l’islamisme, qui appelle au mépris des lois, qui diffuse des messages de haine, et dont certains élus sont fichés S ?
Un parti dont les députés tiennent ouvertement des propos antisémites. Hier encore une synagogue a été attaquée. La responsabilité de Mélenchon est immense dans la banalisation de l’antisémitisme ; lui qui expliquait récemment pour plaire aux intégristes que l’antisémitisme était résiduel en France. La France insoumise a rompu avec les valeurs de la République. Et il faut la combattre.
Il y avait en France une gauche que je respectais, laïque et républicaine, celle de Mendès-France et de Chevènement. Cette gauche, c’est celle que Mélenchon a trahie.
Je le dis aux gens de gauche sincères, qu’attendez-vous ? Cessez de vous taire et rompez enfin avec les folies de l’extrême gauche. La droite républicaine a assumé ses responsabilités quand il le fallait, j’attends toujours des paroles fortes à gauche pour rejeter l’alliance avec l’extrême gauche qui a fait sécession avec la République.
Et je n’oublie pas non plus les jeux de dupe de Marine le Pen dont le groupe a voté pour la France insoumise à l’Assemblée nationale. Et ce n’est pas un hasard, car le programme économique de Marine le Pen est, à bien des égards, le même que celui de l’extrême gauche : même irresponsabilité et même démagogie.
Tout l’été, nous avons eu droit à ce spectacle affligeant d’une extrême gauche revendiquant dans les médias une victoire qu’elle n’a pas obtenue dans les urnes. Ils tentent d’imposer leur diktat, avec comme première ministre une candidate dont le seul titre de gloire est d’avoir ruiné la ville de Paris. Alors que les Français demandent davantage de sécurité, moins d’immigration, moins de fiscalité et une meilleure reconnaissance du travail, on se retrouverait avec un gouvernement qui ferait exactement l’inverse ?
La France insoumise est un danger pour la France et une menace pour la République. Nous ne les laisserons pas faire. C’est notre responsabilité et nous l’assumerons : nous ferons barrage à la France insoumise. Les Français n’ont pas voté pour installer Mélenchon à la tête du pays.
Notre cap
Et nous ne serons jamais du côté des extrêmes qui bloquent le pays et rêvent de transformer l’Assemblée en Colisée en espérant que leur heure viendra : c’est un comportement irresponsable.
Avec les sénateurs et les députés, nous avons travaillé à un pacte législatif autour de mesures de bon sens : revenir sur l’excuse de minorité pour les mineurs délinquants, faire adopter enfin une vraie loi sur l’immigration, lutter contre la bureaucratie pour retrouver des services publics qui fonctionnent, assumer un programme d’économies contre le gaspillage de l’argent public. Nous avons aussi fixé nos lignes rouges : aucune augmentation d’impôts et pas d’économies faites sur le dos des retraités.
Nous défendrons nos idées et nous voterons les lois qui iront dans le bon sens.
Une priorité : reconstruire notre pays autour de la reconnaissance du travail
Et ce chemin, mes amis, j’en ai la conviction, il se construira autour d’une priorité : le travail, le mérite et l’effort.
Car voilà une bien étrange folie, plus personne ne parle de travail.
On nous parle de chèques faits d’argent magique. Des chèques en bois payés en fin de compte par la France qui travaille.
La gauche a repris son obsession de la baisse du temps de travail et de la surtaxation de tout.
Marine le Pen, ne vous y trompez pas, quant à elle, s’indigne que l’on songe à demander des heures d’activité en contrepartie du RSA, idée que j’ai toujours défendue.
Il est temps d’ailleurs de dénoncer cette mystification. Bien des artisans, des commerçants, des agriculteurs, des ouvriers votent de bonne foi pour elle en pensant qu’elle défend le travail, alors qu’elle défend l’assistanat et qu’aucune de ses propositions ne consiste à revaloriser le travail.
Ce combat pour la revalorisation du travail, c’est pour moi un engagement ancien et je veux vous raconter quand j’en ai pris conscience. J’étais jeune député et nous discutions avec une amie d’Yssingeaux qui travaillait pour l’ADMR où elle s’occupait de personnes âgées, ses enfants faisaient leurs études à l’université et elle qui avait un salaire modeste n’avait droit à aucune aide … parce qu’elle travaillait. Il y avait chez elle du découragement et de l’incompréhension. Depuis, je n’ai jamais cessé de me battre pour cette reconnaissance du travail.
Car, il faut le dire, celui qui travaille n’est pas reconnu, qu’il soit fonctionnaire, agriculteur, chef d’entreprise ou profession libérale. Et tous nos problèmes en découlent : le pouvoir d’achat, l’écœurement des classes moyennes, le décrochage économique, les dettes de notre système social … tout renvoie à ce nœud gordien. Nous avons oublié cette réalité essentielle : le principe fondamental, pour qu’un pays fonctionne, c’est que le travail, l’effort, le mérite doivent être reconnus.
Que s’est-il passé ? Au lendemain de la seconde Guerre mondiale, la France a bâti un système social pour tous ceux qui travaillaient et surtout les plus modestes, pour pouvoir élever leur famille dans des conditions décentes, avec une santé accessible à tous et une école ouverte à tous. Les aides étaient temporaires, le temps que les gens retrouvent un travail, et la méritocratie apportait en plus une promesse de progrès : chacun pouvait s’élever par son travail s’il s’en donnait la peine.
Mais avec l’explosion du chômage dans les années 80, tout a changé. Au lieu d’aider les gens à retrouver un travail, les aides ont été multipliées, sans contrepartie, et pour les financer, nous avons augmenté les charges, oubliant le bon précepte du laboureur de la Fontaine : avant de répartir la richesse, il faut créer de la valeur.
Eh bien, mes amis il faut faire tout l’inverse et remettre la reconnaissance du travail comme premier critère de justice.
Aujourd’hui, il faut le dire, notre système social n’est plus juste, parce qu’il confisque toujours plus d’impôts et parce qu’il laisse toujours moins de revenus à ceux qui travaillent.
Alors, on me dit les Français ne veulent plus travailler. Je vais vous dire ce que moi je pense : ce ne sont pas les Français qui ont perdu le sens du travail ; c’est le travail qui a perdu son sens.
Celui qui va travailler devrait toujours gagner nettement plus que s’il restait chez lui. C’est l’évidence ; mais ce n’est pas la réalité en France. Ne l’oublions jamais : quand on reprend un travail, on commence par perdre, perdre des aides, perdre des avantages ; on commence aussi à payer, payer des impôts, payer des charges ; et il faut se déplacer et faire garder ses enfants.
Certains se sont indignés quand j’ai dit que ceux qui travaillent doivent être prioritaires pour le logement social. Eh bien, je le maintiens. Il faut discuter avec des infirmières en Ile-de-France qui font des heures de trajet chaque semaine parce qu’elles ne peuvent plus se loger près de l’hôpital. Au nom de quoi celui qui travaille n’est jamais prioritaire dans notre pays ? Voilà une proposition de notre pacte législatif.
Parce que je vais vous dire, pour moi, le plus grand scandale dans notre pays,
ce sont les travailleurs pauvres.
On ne peut plus accepter qu’on soit « en même temps » travailleur et pauvre.
C’est à mes yeux la pire des injustices. Le travail doit redevenir une promesse pour tous : celle de pouvoir vivre décemment du fruit de ses efforts.
Je pense à tous ces métiers de première ligne – caissiers, aides-soignants, commerçants, agriculteurs… - trop souvent condamnés non pas à vivre, mais à survivre de leur travail. Sur 100 euros tirés d’un travail supplémentaire, 56 euros sont accaparés par l’État. C’est cela qui doit changer. Florent Menegaux le dirigeant de Michelin a eu raison de poser la question du salaire décent : ce qui compte ce n’est pas le SMIC c’est d’avoir un salaire décent pour élever sa famille.
Pour cela, il faut détaxer le travail pour augmenter les salaires. Notre pays a perdu beaucoup trop de temps depuis 10 ans et les injustices se sont creusées. Quand François Hollande a supprimé la défiscalisation des heures supplémentaires, nous avons tous compris que la gauche aimait tellement les pauvres qu’elle faisait tout pour qu’ils le restent.
Mais attention, il n’y a pas d’argent magique. Pour détaxer massivement le travail, il faudra revoir notre système social de fond en comble. Plus de contrôles sur les abus, moins de charges sur le travail. Chaque euro économisé devra servir à baisser les charges.
Par le passé, quand la droite parlait de notre système social, elle donnait le sentiment de vouloir le démanteler.
Moi je ne veux pas le démanteler, je veux le sauver.
Bien sûr, cette approche du travail doit s’accompagner d’une bien plus grande souplesse pour s’adapter aux nouvelles générations ; ceux qui travaillent à un endroit, mais veulent pouvoir élever leur famille à un autre, offrir des horaires plus flexibles, permettre une meilleure modulation du travail selon la période de sa vie. Tout ce qui permet de mieux concilier la vie personnelle et professionnelle. Ne soyons pas une droite rétrograde. Les jeunes générations se contrefichent des statuts, ils veulent juste que les choses soient plus simples, plus souples.
Cela s’appelle réinventer notre contrat social. C’était la belle expression de Rousseau, lui qui a écrit dans notre région, et qui n’a jamais été aussi heureux qu’au bord du lac du Bourget. Rousseau, dans ce XVIIIe des Lumières, qui réfléchissait à la démocratie a cherché ce qui permettait d’unir les citoyens. Et sa réponse dans le Contrat social est le travail. Par le travail, chacun contribue au bien commun, mais en sens inverse, il faut que son travail soit reconnu et récompensé. Eh bien, c’est ce contrat social qu’il faut retrouver.
Notre contrat social doit redevenir la récompense du travail :
- quand on travaille, on doit pouvoir vivre dignement ;
- quand on reprend un travail, on est aidé ;
- quand on abuse des aides, on est sanctionné ;
- quand on se donne du mal, on est récompensé ;
- quand on a travaillé toute sa vie, on a droit à une retraite décente.
Un contrat social juste parce qu’il reconnait le travail, le mérite et l’effort.
Cette promesse-là peut réunir les Français. Il y a tant de tensions et de fractures aujourd’hui dans la société et certains politiques en font leur fonds de commerce.
Nous, nous devons réconcilier. C’est le devoir de la droite républicaine. Il faut réconcilier la France, celle des grandes villes et celle de la ruralité, celle qui réussit et celle qui se donne du mal. Le travail est un ciment de cohésion. Qu’est-ce qui unit l’athlète français qui a défendu nos couleurs aux Jeux olympiques, l’agriculteur du Cantal, le start upeur d’une métropole, le jeune de quartier qui essaye de s’en sortir en lançant son commerce ? C’est leur volonté de réussir par leur effort et leur travail.
Une ambition : reconstruire la droite pour relever la France
Mes amis, ici au Mézenc, j’ai tant de souvenirs. C’est la treizième ascension que nous faisons ensemble et pourtant elle sonne comme une première, la première pierre pour reconstruire la droite et relever la France.
Regardez, en quelques semaines, tout le chemin parcouru : nous avons restauré un esprit d’équipe, nous avons retrouvé le plaisir du travail en commun, nous avons porté nos propositions, nous combattons les dérives de la France insoumise et nous sommes aujourd’hui l’une des seules forces de raison dans une politique devenue folle.
On nous disait voués à disparaître, nous sommes là.
On nous disait condamnés aux compromissions, nous portons fièrement nos convictions.
On nous dit aujourd’hui impossible d’ouvrir un nouveau chemin, eh bien nous le ferons.
Oui, la droite française a pu, par le passé, se diviser, décevoir et échouer : arrêtons de nous diviser, faisons émerger de nouveaux talents, reconnaissons nos erreurs, rebâtissons de fond en comble une nouvelle droite, défendons nos convictions pour apporter enfin un nouveau souffle à la France !
On ne va pas laisser le pays dans l’impuissance, je ne veux plus que les Français votent par colère ou par défaut. Il y a une immense attente. Il faut retrouver l’espoir et l’envie.
Mes amis, voilà la grande bataille. C’est une bataille magnifique, la seule qui redonnera son sens à la République. La vraie, la plus forte promesse de la République en France, elle est là : quelle que soit sa famille, quel que soit son métier, quel que soit l’endroit où l’on vit, la République doit réaliser la promesse que celui qui se donne du mal sera soutenu, pourra réussir, pourra veiller sur ses enfants et assurer le progrès de sa famille par son travail.
C’est cela le vrai sens de la France.
Nous avons entre les mains toutes les clefs du sursaut : l’esprit d’équipe, l’esprit d’audace, l’esprit de conquête. Notre pays a en lui toutes les forces pour reprendre l’aventure française. Nous allons y consacrer toute notre énergie. En avant mes amis, pour que revive la République et que vive la France.
Laurent Wauquiez : «Rassembler, ce n’est pas se renier»
Président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez est candidat à la présidence des Républicains (LR) dont l’élection est programmée les 10 et 17 décembre. Chantre de la « droite décomplexée », il est attendu ce samedi 9 septembre, à 13 h 30, à Dury, à l’occasion de la « Fête de la waide », rentrée politique de la Fédération de la Somme LR. Cinq autres candidats se sont déclarés : Julien Aubert (député de Vaucluse, souverainiste et proche d’Henri Guaino), Maël de Calan (jeune startuper, jupéiste), Daniel Fasquelle (député du Pas-de-Calais et ex-maire du Touquet), Florence Portelli (porte-parole de François Fillon à la présidentielle) et Laurence Sailliet (nutritionniste, libérale et européenne). Pour se présenter, tous devront atteindre le seuil des parrainages (13 parlementaires, 2 500 adhérents).
Laurent Wauquiez, quel message êtes-vous venu envoyer aux élus et militants républicains de la Somme ?
Je veux rompre avec cette politique uniquement faite sous les plafonds dorés à Paris. C’est ce qui nous a tués aux dernières élections. Tout comme elle est en train de tuer Emmanuel Macron qui a une approche beaucoup trop parisienne des choses, sans concertation, sans écoute. J’ai toujours été un élu local. J’ai entendu Emmanuel Macron dire, au sujet de l’augmentation de la CSG, que les retraités pouvaient payer car il n’y avait pas de pauvres chez eux. Il ne connaît pas la réalité du pays et de certains départements comme la Somme où certaines retraites ne dépassent pas parfois 700 ou 800 euros.
Récemment, la Somme a, de nouveau, été touchée par les plans sociaux. Comment comptez-vous reconquérir ces citoyens déçus par les partis dits traditionnels et dont beaucoup se tournent vers le Front national voire La France Insoumise ?
Je connais bien ce département. Je me souviens que je m’y étais beaucoup impliqué à l’époque où j’étais ministre de l’Enseignement supérieur pour y défendre et développer les pôles d’enseignement locaux. Et faire en sorte que les formations restent sur place et que les familles modestes n’aient pas à engager des frais pour le trajet et l’hébergement de leurs enfants. Globalement, on a deux choses qui ne vont pas en France. La première, c’est que les salaires ne sont pas assez valorisés et les charges trop élevées. Parfois, il y a un sentiment de découragement de l’ouvrier qui bosse au SMIC, de l’artisan ou du commerçant. Je crois beaucoup à la méritocratie. La deuxième, c’est qu’on laisse rentrer trop de produits extérieurs, sans le moindre contrôle. C’est de la folie de laisser travailler les travailleurs détachés dans nos chantiers. D’ailleurs, dans ma région, on a adopté une clause de préférence régionale. En clair, quand le chantier est payé avec nos impôts, il bénéficie aux entreprises locales. Ce type de mesure peut tout à fait être étendu sur tout le territoire. Priorité aux entreprises françaises sur les marchés publics ! Il faut arrêter de mettre des boulets au pied des entreprises françaises et de laisser entrer, à tout vent, des produits chinois.
C’est là votre définition de la droite française ?
Il faut que l’on réentende sa parole. On a déçu, on a été battus. Les gens ont trouvé que nous n’avons pas été à la hauteur et aujourd’hui, il faut tout reconstruire. Les Français en ont besoin, ils ont compris que Macron ce n’était pas aussi beau que ça. Ils ont des inquiétudes sur la CSG, ils ont vu sa brutalité sur les emplois aidés ou sa facture de 25 000 euros sur ses frais de maquillage alors qu’il nous parle moralisation de la vie politique… Quand il nous explique que faire une réforme c’est prendre dans la poche des Français, comme cette histoire d’APL, ce n’est pas sérieux. Il y a un doute qui s’est installé dans l’esprit de nos compatriotes. On a donc besoin de la droite. Sur deux sujets primordiaux à mon sens : le déclassement des familles modestes et les questions de sécurité et d’immigration.
Liez-vous aujourd’hui immigration et sécurité ou faites-vous le distinguo ?
Non je ne les lie pas mais ce sont des thèmes régaliens. Maintenant, il y a des préoccupations sur les deux. Combien de personnes notre pays est-il capable d’accueillir par exemple. Il y a aussi des préoccupations sur le communautarisme. La force de notre pays a été de dire à des étrangers qu’ils étaient les bienvenus, à condition de travailler et de devenir véritablement français. Aujourd’hui, on a des gens qui ne souhaitent pas s’intégrer, voire pire qui demande à la France de changer son mode de vie.
Êtes-vous favorable à l’immigration choisie ?
La France a le droit de décider qui elle peut accueillir ou qui elle ne peut plus accueillir. Dans les années 1970, avec 3 % de taux de chômage, on pouvait accueillir plus de monde. Avec 12 % de taux de chômage, ce n’est plus possible. On a des départements en difficulté, des plans sociaux qui se succèdent comme dans la Somme. On n’a plus la même capacité à intégrer. Dire ça, ce n’est pas rejeter les gens. On ne peut pas faire plus que ce que l’on peut faire.
Dans votre camp, certains vous décrivent comme le symbole d’une droite dure qui a déjà échoué par le passé, que leur répondez-vous ?
C’est une expression qui me fait sourire car elle ne veut rien dire. Si être très attentif à la situation des classes moyennes et modestes et être préoccupé par la situation des salariés au SMIC c’est faire partie de la droite dure, alors oui j’en fais partie. Je défends le social par le travail ! Est-ce une droite dure ? Il faut juste que la droite soit de droite. Les Français nous disent que quand ils nous font confiance, on ne fait pas le job. Aujourd’hui, je leur dis : Il y a une nouvelle génération d’hommes et de femmes de droite qui veut tout reconstruire.
Ne craignez-vous pas de fracturer la droite française, un membre du groupe « Les Constructifs » à l’Assemblée nationale ayant utilisé le terme « fossoyeur » à votre encontre ?
Au contraire, c’est quand on assume pleinement ses idées que l’on peut rassembler. Ce n’est pas quand on trahit comme ceux qui se disent constructifs et qui font l’inverse de ce qu’ils disaient hier. Par exemple, un Gérald Darmanin ou un Bruno Le Maire qui nous expliquaient, il y a un an, qu’il fallait baisser la CSG et qui sont dans un gouvernement qui va assommer les Français par une augmentation de 20 milliards… Moi j’avance, sereinement, et je fais l’ouverture aux centristes, aux jupéistes avec Virginie Calmels. Rassembler, ce n’est pas se renier.
Quelle est votre position par rapport à l’UDI, très implantée dans la Somme ?
J’attache beaucoup d’importance à l’UDI. On a chacun notre vocation. L’UDI occupe la voie du centre et LR celle de droite. Ça permet à chacun de bien travailler et de se respecter. Mais chacun sa place et chacun son rôle.
Laurent Wauquiez veut faire d’Auvergne-Rhône-Alpes “un modèle en France” sur la question du handicap
Le ton est donné : "on veut qu'Auvergne-Rhône-Alpes soit un modèle en France". En cette période de rentrée, l'insertion des personnes en situation de handicap refait surface. C'est à cette occasion que Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes (ARA), présentait son Plan régional du handicap, ce mardi. Et le programme est ambitieux.
Avec un investissement de 4 millions d'euros, la Région "ambitionne d'être l'une des plus inclusives d'Europe". "L'objectif, c'est que l'on soit un modèle là-dessus en France", a expliqué Laurent Wauquiez. Alors qu'Auvergne-Rhône-Alpes est seulement la seconde région française – après l'Île de France – à se lancer dans un tel programme, le président LR démontre la prise de conscience des élus en matière de handicap. "La Région, depuis trop longtemps sans doute, n'a pas fait un certain nombre de choses dans le domaine du handicap. Ça n'est pas son domaine de compétence (qui dépend davantage du département, ndlr.), mais je n'aime pas raisonner comme cela. (…) J'ai souhaité en arrivant (à la Région) qu'il y ait une élue dédiée à ces questions de handicap", a expliqué ce dernier.
L'innovation technologique au cœur du handicap
Après un peu plus d'un an et demi à la tête de la Région, Laurent Wauquiez a semble-t-il enfin décidé de prendre le taureau par les cornes. Assez de paroles, place à l'action. Et comme la question de l'innovation technologique est chère à l'élu Les Républicains, c'est sur cette option qu'il a décidé d'appuyer en grande partie son plan. "Je ne me vois pas faire quelque chose en matière d'innovation et dire “non, on va faire de l'innovation mais pas pour le handicap”", s'est justifié Laurent Wauquiez.
Et cela passera notamment par le renforcement du déploiement des robots de la société villeurbannaise Awabot. En 2014, l'entreprise de robotique fondée par Bruno Bonnell avait lancé en grande pompe son "robot lycéen", permettant aux étudiants hospitalisés de continuer à suivre les cours à distance, grâce à un droïde présent en classe et muni d'un écran et de caméras. La Région devrait ainsi rapidement mettre à disposition un robot dans chacun des douze départements du territoire. "Mais l'idée, c'est d'aller au-delà", a expliqué Sandrine Chaix, conseillère déléguée au handicap. "On va monter en puissance en fonction des besoins", a abondé Laurent Wauquiez.
Mais il ne s'agit là que d'un exemple. Ce plan régional va s'atteler à améliorer la situation des handicapés dans d'autres domaines. Les projets liés au handisport pourront ainsi bénéficier d'aides financières au même titre que les personnes nécessitant des véhicules spécialisés. Alors que la création d'une "Silicon Valley" européenne à la sauce Wauquiez est un souhait cher au président de région, l'école du numérique 101 intégrera par ailleurs une formation de codage en langue des signes.
La question de l'accessibilité sera aussi largement au cœur du dispositif. Et là, la terrible expérience de Lucie, qui avait vécu un calvaire à l'aéroport de de Roissy-Charles-de-Gaulle après la dégradation de son fauteuil roulant électrique, pourrait servir d'exemple. "Ce qu'on voudrait, c'est que ce qui a été le parcours du combattant de Lucie devienne un déclic", a précisé Laurent Wauquiez. Et d'ajouter que "notre premier chantier, c'est l'aéroport de Lyon Saint-Exupéry". À ça il faudra ajouter la question des TER, qui sont de la compétence de la Région.
Pour mener à bien cette difficile mission d'insertion et de soutien aux personnes handicapées, Sandrine Chaix et Laurent Wauquiez vont créer un petit groupe de travail sur la question des transports. Une initiative qui pourrait être reproduite dans d'autres domaines liés au handicap et qui répond a priori à cette envie d'être "inclusif".
Laurent Wauquiez : « L'opposition peut soutenir des vrais projets de redressement, mais pas une mascarade »
« La vision de Macron, les Français ne la connaissent pas. […] Quant au Premier ministre, son discours, au lendemain de celui du président, devient inutile. »
Président de la région Auvergne-Rhône-Alpes et premier vice-président de LR, Laurent Wauquiez étrille la pratique du pouvoir d'Emmanuel Macron. Mais il estime que la droite devrait voter la loi d'habilitation permettant de réformer par ordonnances le Code du travail.
Que vous inspire la convocation du Congrès par Emmanuel Macron ?
Ce n'est pas le principe qui me choque. Mais il faut être lucide sur le message qui est envoyé : le Premier ministre compte peu, voire pour rien. Le président de la République a décidé de tout décider tout seul et concentre tous les pouvoirs. Je pense que c'est un tort. Cette intervention devant le Congrès ressemble plus à des pratiques d'une monarchie d'Ancien Régime qu'à une démocratie moderne du XXIe siècle. Il n'y a d'ailleurs pas que cela. Ce à quoi nous avons assisté à l'Assemblée ces derniers jours, ce sont les pires pratiques de la vie politique : le recasage de membres du gouvernement extraits à la va-vite parce qu'ils étaient poursuivis par la justice, des tentatives peu honorables de bâillonner l'opposition et l'achat d'élus à coup de postes, pour en faire les mercenaires de la nouvelle majorité. Tout écraser autour de soi, ce n'est pas la modernité, ni le renouvellement. Le pouvoir devrait faire attention à l'effet de boomerang.
Sur le fond, qu'attendez-vous du chef de l'Etat et, le lendemain, du Premier ministre ?
Qu'après de trop longues semaines, on entre enfin dans le coeur du sujet. Il y a eu beaucoup de communication - souvent habile -, beaucoup de manipulation politicienne - souvent médiocre ; maintenant, il faut redresser la France. Et je ne voudrais pas qu'on arrive jusqu'à l'été en n'ayant rien fait, parce que les semaines qui sont perdues en ce moment sont des semaines précieuses. Il faut un cap sur la fin du gaspillage de l'argent public, un vrai projet de baisse de la fiscalité, un programme de valorisation du travail et de l'entreprise. Et il faut une vision, ce que Lincoln appelait « l'au-delà de la colline ». La vision de Macron, les Français ne la connaissent pas. On ne redresse pas une entreprise en difficulté sans donner un projet ; on ne redresse pas la France sans vision de société. Quant au Premier ministre, son discours, au lendemain de celui du président, devient inutile.
La droite est dure avec Edouard Philippe. Pourquoi ne pas donner sa chance à un homme issu de vos rangs ?
Pas d'aigreur, pas de faveur. Edouard Philippe a fait le choix de renier sa famille politique et ce qu'il défendait avant. Je le regrette, surtout pour lui. Mais, maintenant, cette question ne m'intéresse plus. Ce qu'on attend d'un Premier ministre, c'est qu'il fasse avancer le pays et c'est à cette aune-là que je le jugerai.
Il veut tenir les déficits, réduire les dépenses sans augmenter les impôts. Ce que la droite a toujours défendu...
En politique, il vaut mieux regarder les faits qu'écouter les discours. Les signaux envoyés jusqu'à présent ne sont pas bons. En réalité, ça commence furieusement à ressembler au mauvais feuilleton du quinquennat de Hollande, avec des hausses d'impôt tout de suite, des allégements de charges repoussés et des économies sur la dépense publique cosmétiques. Monsieur le président de la République, ne retombez pas dans les ornières de celui qui a été hier votre employeur ! Je ne voudrais pas que le souffle s'étiole et que, au fond, on soit très énergique pour le marketing politique et très mou pour le changement du pays. Je le dis aussi clairement : nous sommes prêts à soutenir un programme de redressement de l'économie, mais un vrai programme. L'opposition peut soutenir de vrais projets de redressement du pays qui correspondent à nos valeurs, mais pas une mascarade.
Que réclamez-vous ?
La France ne peut pas s'en sortir sans un vrai travail d'apurement de sa dépense publique. Cela veut dire revoir le fonctionnement d'un système social qui est devenu injuste et décourage le travail, se poser les bonnes questions sur une organisation de l'Etat devenue abracadabrantesque. J'ai apporté la démonstration dans ma région, avec le plus grand plan d'économies mené en un an par une administration en France, qu'il était possible de faire des économies sur la dépense.
Mais encore faut-il s'en donner les moyens. Et sur ce terrain-là, je ne vois aucune véritable ambition... Nos entreprises sont assommées de charges : l'urgence n'est pas l'augmentation de la CSG mais la baisse des charges. Où en est la défiscalisation des heures supplémentaires ? Il faut favoriser le travail, l'initiative, la justice - ce qui veut dire mettre fin aux régimes spéciaux de retraite. Aujourd'hui, je ne vois pas la vision et je vois de moins en moins les mesures concrètes venir.
Si vous étiez encore député, voteriez-vous la loi d'habilitation à réformer le Code du travail par ordonnances ?
Oui. Tout ce qui peut permettre de rendre l'embauche plus facile va dans le bon sens. De la même manière que nous combattrons vigoureusement des augmentations de fiscalité, il faut que nous puissions soutenir une loi qui doit permettre d'améliorer le Code du travail. S'il y a un effort sincère en la matière, il doit être soutenu. Par contre, nous serons très vigilants : attention à ne pas, pour acheter le silence des syndicats, vider la réforme de son contenu comme ce fut le cas, jadis, sur la loi El Khomri... Pour faire aboutir les projets de réformes économiques, on aura besoin d'une voix claire de la droite.
Pierre-Alain Furbury, Les Echos
Chrétiens d’Egypte : Wauquiez débloque 50 000 euros
Dauphiné Libéré le 10 avril 2017
Laurent Wauquiez (LR) dénonce un "hold up" de Macron
"Je tire le signal d'alarme et j'appelle solennellement à la mobilisation générale des électeurs de la droite et du centre", déclare Laurent Wauquiez. "Le sujet, ce n'est pas François Fillon, c'est l'avenir de la France."
L'ex-Premier ministre de Nicolas Sarkozy, plombé par des soupçons d'emplois fictifs qui ont entraîné l'ouverture d'une information judiciaire, est décroché dans les intentions de vote par Emmanuel Macron.
Laurent Wauquiez, qui avait soutenu Nicolas Sarkozy lors de la primaire de la droite, accuse l'ancien ministre de l'Economie de François Hollande d'être l'"héritier " d'une "idéologie de la gauche qui n'a eu de cesse de liquider l'héritage de la France."
"C'est l'idéologie de la déconstruction", ajoute-t-il. "Il n'aime pas notre histoire (...), il n'aime pas notre identité et prône le multiculturalisme, il n'aime pas la famille, il n'aime pas la nation. Une victoire de Macron serait un hold up."
"La France, dans sa grande majorité aspire à une politique de droite et on irait élire un président de gauche ?" s'insurge Laurent Wauquiez.
Emmanuel Macron a conclu la semaine dernière une "alliance" avec le président centriste du MoDem, François Bayrou, et enregistre quotidiennement des ralliements de personnalités de gauche, du centre droit ou de la mouvance écologiste.
Deux sondages publiés ce week-end créditent Emmanuel Macron de 25% des intentions de vote au premier tour de l'élection présidentielle, à deux points de la présidente du Front national, Marine Le Pen. François Fillon suit à distance, à 19 ou 20%.
Capital le 17 février
Laurent Wauquiez impose sa clause Molière
Malgré un recours du préfet, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes maintient sa clause imposant la pratique du français sur les chantiers.
Laurent Wauquiez a bien l'intention de passer en force avec sa clause Molière, qu'elle soit légale ou non. À peine votée, le 9 février, cette clause, qui impose la pratique de la langue française sur les chantiers des entreprises ayant signé un marché avec la région, avait été pointée comme illégale par le préfet. « Non conforme aux textes européens » expliquait-il en demandant au président d'Auvergne-Rhône-Alpes de la retirer sous peine de devoir s'expliquer devant le juge administratif.
Lettre au Premier ministre
Laurent Wauquiez, qui n'a aucune intention d'amender son plan de lutte contre le travail détaché, semble même se réjouir de ce bras de fer avec l'État. Lundi, en déplacement sur le chantier de restructuration du lycée hôtelier de Saint-Chamond, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes a présenté sa brigade de contrôle de la bonne pratique du français sur les chantiers. Une première en France qui va peut-être inspirer les collectivités françaises engagées dans la même démarche à lui emboîter le pas.Pour enfoncer le clou, il s'est fendu d'un courrier au Premier ministre justifiant sa démarche. « Les décideurs publics doivent cesser de se retrancher derrière le juridisme pour en faire l'alibi de leur impuissance ou de leur inaction », écrit Laurent Wauquiez à Bernard Cazeneuve. « À travers ces clauses, je souhaite apporter la démonstration que le Code des marchés publics permet de trouver les marges nécessaires pour soutenir nos entreprises », poursuit-il.
PUBLICITÉ
« Je ne dévierai pas de la ligne que nous nous sommes fixée, car il s'agit, in fine, de faire évoluer l'Europe et de constituer le meilleur service que l'on puisse lui rendre, tant ce sujet mine le rapport des Français à la construction européenne », insiste le président de région. « Je l'assume et je ne lâcherai pas, assure Laurent Wauquiez. Nous emploierons toutes les armes pour que les impôts de notre région qui financent les chantiers servent aux entreprises et aux emplois de notre région. »
Une brigade de cinq agents
La brigade d'Auvergne-Rhône-Alpes installée lundi 13 mars est composée de cinq agents, à temps plein. En cas de constat de travailleurs détachés légaux non déclarés, elle se dit prête à pénaliser l'entreprise à hauteur de 10 000 euros. En cas de travailleurs ne maîtrisant pas le français surpris sur un chantier, une pénalité de 5 % du montant du chantier sera appliquée.Légale ou non, cette clause séduit, en tout cas, de plus en plus de collectivités. Les régions Hauts-de-France, Pays de la Loire, Centre-Val-de-Loire, Normandie et Île-de-France, les départements du Haut-Rhin et de la Charente ainsi que les villes de Bourges et d'Angoulême l'ont également adoptée.
Le Point le 13 mars
Laurent Wauquiez veut voir la région dans l’assiette des lycéens
Ce jeudi, Laurent Wauquiez s’est rendu au Lycée Jacques Brel à Vénissieux, pour présenter le lancement du label "la Région dans mon assiette".
La mode est aux circuits courts en Auvergne-Rhône-Alpes. Après "la région du goût", le nouveau label alimentaire de la région, Laurent Wauquiez a lancé, ce jeudi, le label "la région dans mon assiette", au Lycée Jacques Brel, déjà "expert" en matière de circuits courts.
L’objectif ? Faire consommer des produits régionaux de qualité aux lycéens. Dans le réfectoire de la cantine, Laurent Wauquiez, entouré des cuisiniers, affirme vouloir "quatre fois plus de produit régionaux dans les assiettes des lycéens". Cela en vue de rééduquer, les futurs consommateurs qu’ils sont, à avoir des "habitudes saines". Mais aussi et surtout, de donner la priorité à l’agriculture régionale.
Pour cela, la région souhaite mettre en place une centrale d’achat, qui permettra aux établissements scolaires de commander des produits aux producteurs locaux identifiés par les agents de la région. "Il faut réduire les contraintes administratives du code des marchés public qui est un outil et non pas une fin en soi. Je ne me formalise pas là-dessus. C’est comme pour le travail détaché, quand on veut on peut", s’autofélicite le président du conseil régional en faisant référence à la "clause Molière" qu’il a mis en place sur les chantiers régionaux.
Manger local, à quel prix ?
Le vice-président du parti Les Républicain a aussi insisté sur son souhait de "valoriser le travail des cuisiniers", en proposant une assiette de produits régionaux coutant jusqu’à 2,88 euros. Un prix qui semble difficile à atteindre selon les principaux intéressés : "c’est le gestionnaire qui décide du tarif de l’assiette, et la mode est plutôt aux économies. Dans ma cantine, je ne peux pas dépasser les 2,40 euros par assiette", regrette un cuisinier.
La région semble toutefois avoir conscience de cette configuration. "La Région dans mon assiette" prévoit d’accompagner les gestionnaires des restaurants scolaires dans l’achat de produits régionaux, notamment par la sensibilisation à l’achat "gré à gré", directement entre le vendeur et l’acheteur. Un budget d’1,5 millions d’euros est prévu pour soutenir le financement des équipements des cuisines scolaires engagées dans le label. Laurent Wauquiez a également parlé d’une prime qui serait attribuée aux cuisiniers.
Lyon capitale le 31 mars