Laurent Wauquiez : « La droite doit se donner une règle d'or simple : pas d'augmentation d'impôt »

INTERVIEW - Six mois après la victoire d'Emmanuel Macron, Laurent Wauquiez juge que « le travail de fond n'est pas fait », notamment concernant la dépense publique. Le grand favori de la course à la présidence de LR s'engage à ne pas augmenter les prélèvements obligatoires s'il accède au pouvoir.
Vous avez qualifié Emmanuel Macron de « petit président arrogant et capricieux ». Dans sa politique, tout est-il à jeter ?
Bien sûr que non. Des mesures techniques vont dans le bon sens et je n'ignore rien de la séduction qu'il peut exercer sur certains milieux économiques. Mais je suis frappé par la myopie des commentaires. Le programme d'Emmanuel Macron est construit sur du sable pour une raison simple : il ne s'attaque pas à la dépense publique . Dans un pays où elle pèse 55 % du PIB, il ne peut y avoir aucun redressement durable, aucune baisse d'impôt durable, aucune amélioration de la compétitivité sans baisse de la dépense publique. Or, la dépense de l'Etat va augmenter de 7 milliards en 2018. Sur la fonction publique, le président propose de supprimer 1.600 postes l'an prochain, 324 seulement dans le périmètre de l'Etat. A ce rythme, il lui faudra un siècle pour tenir ses promesses.
Mais quels sont les aspects positifs ?
La réforme du Code du travail . Le discours sur la réussite aussi. Mais c'est l'arbre qui cache la forêt. Le travail de fond n'est pas fait et c'est à l'opposition de le dénoncer. Je mets en garde : personne n'a intérêt à ce que la voix de l'opposition disparaisse. Le jeu d'Emmanuel Macron est de supprimer ce qui est entre lui et les extrêmes. Ce qui signifie que s'il échoue, la France prend le risque d'avoir Mélenchon contre Le Pen. Il y a un devoir impérieux de restaurer la voix d'une droite républicaine.
La droite a été au pouvoir. Comment convaincre que vous baisserez vraiment la dépense ?
Moi, je fais. Je suis président d'une très grande région et on peut me juger sur mes résultats. En Auvergne-Rhône-Alpes, j'ai baissé de 5,9 % les dépenses de fonctionnement, ainsi que la masse salariale. Si Emmanuel Macron faisait la même chose pour la France, le déficit public serait à zéro à la fin de son mandat. Trop d'élus de droite tiennent un discours national mais font l'inverse aux responsabilités. La droite doit se donner une règle d'or simple : pas d'augmentation d'impôt dans nos programmes. C'est le seul moyen de retrouver une crédibilité économique. La droite d'Angela Merkel, le Parti républicain aux Etats-Unis ou le gouvernement de David Cameron au Royaume-Uni ont baissé les impôts.
Vous président, il n'y aurait donc aucune hausse d'impôt ?
Quand on est de droite, on doit faire un choix clair : pas d'augmentation des prélèvements obligatoires. Je vois l'engrenage de l'impuissance des politiques. Comme ils n'ont pas le courage de baisser la dépense publique, trop de politiques jouent au bonneteau fiscal pour donner l'impression de faire quelque chose. C'est ce que fait Emmanuel Macron. J'aurais préféré qu'il finance les baisses de cotisations par une réduction de la dépense publique. Qui va payer l'addition ? Les entrepreneurs. Pour la première fois depuis des années, le coût du travail va augmenter l'an prochain puisque la transformation du CICE en baisse de charges va se traduire par une remontée des prélèvements.
Où faire les économies ?
On a laissé s'installer l'idée que si on enlève ne serait-ce que 100 millions aux services publics, tout va s'effondrer. C'est absurde. Les entreprises sont amenées chaque jour à faire mieux pour moins cher. Il faut supprimer tous les doublons, nombreux, entre l'Etat et les collectivités. Ensuite, le maquis d'aides sociales coûtant très cher, je propose de fusionner toutes les prestations dans une allocation sociale unique, équivalente au maximum à 75 % du SMIC. La seule simplification du traitement administratif permettrait d'économiser 5 milliards. Mettre fin à la multiplication des régimes de retraite permettrait aussi d'économiser en gestion 2 milliards. Augmenter le temps de travail des fonctionnaires de 1 % ferait économiser 36.000 postes et 1 milliard d'euros. Ce débat doit être ouvert de toute urgence. Ce que l'on fait depuis des années, c'est de la microgestion. Je veux renverser la table.
Faut-il tenir coûte que coûte les 3 % de déficit ?
Le sujet, c'est que l'on retrouve de la capacité d'investissement. Mon problème n'est pas le déficit budgétaire en soi. Je ne suis pas un ayatollah de Maastricht.
Qui bénéficierait de votre politique fiscale ?
Le premier problème de l'économie française, c'est la compétitivité des entreprises. Il faut baisser les charges sur les salaires, et pas seulement sur les petits salaires, si l'on veut créer une économie de la valeur ajoutée. Le second problème, c'est le découragement de la France qui travaille. De plus en plus d'entreprises ne trouvent pas de personnes prêtes à travailler. Pourquoi ? Parce que le niveau des impôts sur la France qui travaille et sur les classes moyennes est extravagant. Ceux qui sont paupérisés aujourd'hui, ce sont les classes moyennes. La France a augmenté les prestations sociales pour les plus pauvres et baissé les prélèvements sur ceux qui ont réussi mais, entre les deux, les classes moyennes ont été laminées. Elles sont pourtant le socle d'une démocratie stable.
Fallait-il supprimer l'ISF ?
Je n'ai aucun problème à ce que l'on supprime l'ISF et qu'on mette en place une « flat tax » pour les revenus du capital. Mais je trouve aberrant de distinguer l'investissement dans des entreprises et celui dans l'immobilier. Je ne comprends pas la hargne d'Emmanuel Macron contre l'immobilier, un secteur qui fait vivre des centaines de milliers de personnes. Il joue aussi un jeu très dangereux en ne faisant aucun geste pour les classes moyennes. Opposer la France qui a réussi aux classes moyennes est une erreur.
Selon vous, le président n'a « pas de vision ». Mais quelle est la vôtre ?
La France a en réalité le choix entre trois visions. Celle de Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon : il faut se recroqueviller à l'intérieur du village gaulois. Celle que porte Emmanuel Macron : la France doit se renier et renoncer à ce qu'elle est, quitte à léguer Alstom aux Allemands sans même verser une larme. Cette vision aboutit à une France de plus en plus craintive et averse au changement.
La vision que je défends, c'est une France qui retrouve ses fondamentaux pour avoir le goût de l'audace et de l'avenir. Notre pays croyait au travail, il a basculé dans la culture de l'assistanat. Il était un pays de creuset républicain ; on a laissé le multiculturalisme nous rogner. Il croyait à l'ascenseur social ; on s'est enfermé dans une Education nationale où c'est le nivellement par le bas et non plus la transmission de l'effort et du travail qui règne. Il faut redonner des fondations à la France. Les Etats-Unis ou l'Allemagne ont été capables d'une extraordinaire réussite parce qu'en même temps, ils ont eu le sens de la permanence : leur contrat social n'a en rien changé - le melting-pot, le self-made-man et l'adhésion au drapeau d'un côté, l'industrie, l'apprentissage, le fédéralisme et la défense du Mittelstand de l'autre. Ils ont défendu les colonnes du temple. La France a fait le pire : elle a sabré toutes les colonnes et n'a pas eu le goût de l'audace dans la mondialisation. Ce que je veux, c'est refaire le lien entre les deux.
Vous êtes plus proche de Reagan et de Thatcher que de Schröder...
Je suis un pragmatique. Ce qui m'intéresse, c'est que le chat attrape des souris. Ce que je veux, c'est aller chercher ce point où la France renaît, et que le pays défende ses fleurons industriels et ses emplois. La Suède, le Canada, l'Allemagne, l'Angleterre ont été capables de se repenser totalement. La France, depuis trente ans, n'a pas été capable de le faire. Et Emmanuel Macron n'est pas parti pour le faire. Quand vous voulez trop plaire, vous n'avez pas l'audace qui permet de transformer. J'ai aussi du mal à comprendre que l'Europe ait une approche du droit de la concurrence aussi insensée, qui consiste à ouvrir portes et fenêtres à des pays plus fermés qu'elle. Je revendique cette lucidité qui consiste à ne pas être le Ravi de la crèche dans la compétition mondiale.
Peut-on rassembler sa famille politique en clivant ?
Peut-on rassembler en se reniant ? Une droite qui n'est de droite que dans les paroles et qui jette un voile pudique sur ses idées ne sert à rien. Ma conviction, c'est qu'il faut sortir de ce piège du plus petit dénominateur commun, avec des politiques sans aspérité, sans goût et sans saveur. Je revendique de secouer, de ne pas plaire à tout le monde, et surtout de faire.
Edouard Philippe et Bruno Le Maire sont-ils de mauvais membres du gouvernement ?
En tout cas, ils sont dociles. J'ai même une vraie admiration pour leur niveau d'abnégation. Que Bruno Le Maire, qui a plaidé pour une baisse de la CSG, s'apprête à devenir le ministre de Bercy qui fera la plus grosse hausse de la CSG de l'histoire de France suppose une dose de sacrifice assez hors norme. Au passage, je trouve la gestion DRH du président extraordinairement poussiéreuse. Un autoritarisme dépassé, une volonté de tout faire disparaître en dehors de lui... On ne sait même plus s'il y a un Premier ministre ! Macron se comporte comme un vieux dinosaure de la politique.
En dehors de l'économie, qu'est-ce qui vous différencie du FN ?
L'économie, ce n'est pas rien ! Mais ma philosophie, c'est la France qui rayonne, pas celle qui se recroqueville. Ce n'est pas du tout le même état d'esprit. Que les choses soient bien claires : avec moi à la tête des Républicains, il n'y aura aucune alliance avec des élus issus du Front national. Mais se définir par rapport au FN est un piège dans lequel la droite est trop longtemps tombée. Je veux une droite qui assume, sur tous les sujets, sans se soucier des gendarmes du débat public qui décernent bons points et cartons rouges. Personne ne me dicte ce que j'ai le droit de penser et ce que je n'ai pas le droit de dire. Le meilleur allié du FN, c'est une droite filet d'eau tiède.
Vous avez qualifié Emmanuel Macron de « petit président arrogant et capricieux ». Dans sa politique, tout est-il à jeter ?
Bien sûr que non. Des mesures techniques vont dans le bon sens et je n'ignore rien de la séduction qu'il peut exercer sur certains milieux économiques. Mais je suis frappé par la myopie des commentaires. Le programme d'Emmanuel Macron est construit sur du sable pour une raison simple : il ne s'attaque pas à la dépense publique . Dans un pays où elle pèse 55 % du PIB, il ne peut y avoir aucun redressement durable, aucune baisse d'impôt durable, aucune amélioration de la compétitivité sans baisse de la dépense publique. Or, la dépense de l'Etat va augmenter de 7 milliards en 2018. Sur la fonction publique, le président propose de supprimer 1.600 postes l'an prochain, 324 seulement dans le périmètre de l'Etat. A ce rythme, il lui faudra un siècle pour tenir ses promesses.
Mais quels sont les aspects positifs ?
La réforme du Code du travail . Le discours sur la réussite aussi. Mais c'est l'arbre qui cache la forêt. Le travail de fond n'est pas fait et c'est à l'opposition de le dénoncer. Je mets en garde : personne n'a intérêt à ce que la voix de l'opposition disparaisse. Le jeu d'Emmanuel Macron est de supprimer ce qui est entre lui et les extrêmes. Ce qui signifie que s'il échoue, la France prend le risque d'avoir Mélenchon contre Le Pen. Il y a un devoir impérieux de restaurer la voix d'une droite républicaine.
La droite a été au pouvoir. Comment convaincre que vous baisserez vraiment la dépense ?
Moi, je fais. Je suis président d'une très grande région et on peut me juger sur mes résultats. En Auvergne-Rhône-Alpes, j'ai baissé de 5,9 % les dépenses de fonctionnement, ainsi que la masse salariale. Si Emmanuel Macron faisait la même chose pour la France, le déficit public serait à zéro à la fin de son mandat. Trop d'élus de droite tiennent un discours national mais font l'inverse aux responsabilités. La droite doit se donner une règle d'or simple : pas d'augmentation d'impôt dans nos programmes. C'est le seul moyen de retrouver une crédibilité économique. La droite d'Angela Merkel, le Parti républicain aux Etats-Unis ou le gouvernement de David Cameron au Royaume-Uni ont baissé les impôts.
Vous président, il n'y aurait donc aucune hausse d'impôt ?
Quand on est de droite, on doit faire un choix clair : pas d'augmentation des prélèvements obligatoires. Je vois l'engrenage de l'impuissance des politiques. Comme ils n'ont pas le courage de baisser la dépense publique, trop de politiques jouent au bonneteau fiscal pour donner l'impression de faire quelque chose. C'est ce que fait Emmanuel Macron. J'aurais préféré qu'il finance les baisses de cotisations par une réduction de la dépense publique. Qui va payer l'addition ? Les entrepreneurs. Pour la première fois depuis des années, le coût du travail va augmenter l'an prochain puisque la transformation du CICE en baisse de charges va se traduire par une remontée des prélèvements.
Où faire les économies ?
On a laissé s'installer l'idée que si on enlève ne serait-ce que 100 millions aux services publics, tout va s'effondrer. C'est absurde. Les entreprises sont amenées chaque jour à faire mieux pour moins cher. Il faut supprimer tous les doublons, nombreux, entre l'Etat et les collectivités. Ensuite, le maquis d'aides sociales coûtant très cher, je propose de fusionner toutes les prestations dans une allocation sociale unique, équivalente au maximum à 75 % du SMIC. La seule simplification du traitement administratif permettrait d'économiser 5 milliards. Mettre fin à la multiplication des régimes de retraite permettrait aussi d'économiser en gestion 2 milliards. Augmenter le temps de travail des fonctionnaires de 1 % ferait économiser 36.000 postes et 1 milliard d'euros. Ce débat doit être ouvert de toute urgence. Ce que l'on fait depuis des années, c'est de la microgestion. Je veux renverser la table.
Faut-il tenir coûte que coûte les 3 % de déficit ?
Le sujet, c'est que l'on retrouve de la capacité d'investissement. Mon problème n'est pas le déficit budgétaire en soi. Je ne suis pas un ayatollah de Maastricht.
Qui bénéficierait de votre politique fiscale ?
Le premier problème de l'économie française, c'est la compétitivité des entreprises. Il faut baisser les charges sur les salaires, et pas seulement sur les petits salaires, si l'on veut créer une économie de la valeur ajoutée. Le second problème, c'est le découragement de la France qui travaille. De plus en plus d'entreprises ne trouvent pas de personnes prêtes à travailler. Pourquoi ? Parce que le niveau des impôts sur la France qui travaille et sur les classes moyennes est extravagant. Ceux qui sont paupérisés aujourd'hui, ce sont les classes moyennes. La France a augmenté les prestations sociales pour les plus pauvres et baissé les prélèvements sur ceux qui ont réussi mais, entre les deux, les classes moyennes ont été laminées. Elles sont pourtant le socle d'une démocratie stable.
Fallait-il supprimer l'ISF ?
Je n'ai aucun problème à ce que l'on supprime l'ISF et qu'on mette en place une « flat tax » pour les revenus du capital. Mais je trouve aberrant de distinguer l'investissement dans des entreprises et celui dans l'immobilier. Je ne comprends pas la hargne d'Emmanuel Macron contre l'immobilier, un secteur qui fait vivre des centaines de milliers de personnes. Il joue aussi un jeu très dangereux en ne faisant aucun geste pour les classes moyennes. Opposer la France qui a réussi aux classes moyennes est une erreur.
Selon vous, le président n'a « pas de vision ». Mais quelle est la vôtre ?
La France a en réalité le choix entre trois visions. Celle de Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon : il faut se recroqueviller à l'intérieur du village gaulois. Celle que porte Emmanuel Macron : la France doit se renier et renoncer à ce qu'elle est, quitte à léguer Alstom aux Allemands sans même verser une larme. Cette vision aboutit à une France de plus en plus craintive et averse au changement.
La vision que je défends, c'est une France qui retrouve ses fondamentaux pour avoir le goût de l'audace et de l'avenir. Notre pays croyait au travail, il a basculé dans la culture de l'assistanat. Il était un pays de creuset républicain ; on a laissé le multiculturalisme nous rogner. Il croyait à l'ascenseur social ; on s'est enfermé dans une Education nationale où c'est le nivellement par le bas et non plus la transmission de l'effort et du travail qui règne. Il faut redonner des fondations à la France. Les Etats-Unis ou l'Allemagne ont été capables d'une extraordinaire réussite parce qu'en même temps, ils ont eu le sens de la permanence : leur contrat social n'a en rien changé - le melting-pot, le self-made-man et l'adhésion au drapeau d'un côté, l'industrie, l'apprentissage, le fédéralisme et la défense du Mittelstand de l'autre. Ils ont défendu les colonnes du temple. La France a fait le pire : elle a sabré toutes les colonnes et n'a pas eu le goût de l'audace dans la mondialisation. Ce que je veux, c'est refaire le lien entre les deux.
Vous êtes plus proche de Reagan et de Thatcher que de Schröder...
Je suis un pragmatique. Ce qui m'intéresse, c'est que le chat attrape des souris. Ce que je veux, c'est aller chercher ce point où la France renaît, et que le pays défende ses fleurons industriels et ses emplois. La Suède, le Canada, l'Allemagne, l'Angleterre ont été capables de se repenser totalement. La France, depuis trente ans, n'a pas été capable de le faire. Et Emmanuel Macron n'est pas parti pour le faire. Quand vous voulez trop plaire, vous n'avez pas l'audace qui permet de transformer. J'ai aussi du mal à comprendre que l'Europe ait une approche du droit de la concurrence aussi insensée, qui consiste à ouvrir portes et fenêtres à des pays plus fermés qu'elle. Je revendique cette lucidité qui consiste à ne pas être le Ravi de la crèche dans la compétition mondiale.
Peut-on rassembler sa famille politique en clivant ?
Peut-on rassembler en se reniant ? Une droite qui n'est de droite que dans les paroles et qui jette un voile pudique sur ses idées ne sert à rien. Ma conviction, c'est qu'il faut sortir de ce piège du plus petit dénominateur commun, avec des politiques sans aspérité, sans goût et sans saveur. Je revendique de secouer, de ne pas plaire à tout le monde, et surtout de faire.
Edouard Philippe et Bruno Le Maire sont-ils de mauvais membres du gouvernement ?
En tout cas, ils sont dociles. J'ai même une vraie admiration pour leur niveau d'abnégation. Que Bruno Le Maire, qui a plaidé pour une baisse de la CSG, s'apprête à devenir le ministre de Bercy qui fera la plus grosse hausse de la CSG de l'histoire de France suppose une dose de sacrifice assez hors norme. Au passage, je trouve la gestion DRH du président extraordinairement poussiéreuse. Un autoritarisme dépassé, une volonté de tout faire disparaître en dehors de lui... On ne sait même plus s'il y a un Premier ministre ! Macron se comporte comme un vieux dinosaure de la politique.
En dehors de l'économie, qu'est-ce qui vous différencie du FN ?
L'économie, ce n'est pas rien ! Mais ma philosophie, c'est la France qui rayonne, pas celle qui se recroqueville. Ce n'est pas du tout le même état d'esprit. Que les choses soient bien claires : avec moi à la tête des Républicains, il n'y aura aucune alliance avec des élus issus du Front national. Mais se définir par rapport au FN est un piège dans lequel la droite est trop longtemps tombée. Je veux une droite qui assume, sur tous les sujets, sans se soucier des gendarmes du débat public qui décernent bons points et cartons rouges. Personne ne me dicte ce que j'ai le droit de penser et ce que je n'ai pas le droit de dire. Le meilleur allié du FN, c'est une droite filet d'eau tiède.